les bien-aimées

W

Les Wisigoths ne buwaient pas de kawa
Et ne portaient pas de K-Ways.
Dans le Wyoming, les Cheyennes
N’avaient ni kawa, ni K-Ways non plus
Et restaient dans leurs wigwams
A se cailler, surtout en winter,
Quand il y avait du wind, évidemment.
Wagner buvait trop de kawa
Ça l’énervait beaucoup.
C’est pour ça qu’il inventa les walkyries
De drôles de women
Très énervées aussi
Qui préféraient s’adonner aux wargames
Que passer la wassingue chez elles, le week-end.

Jo Hoestlandt

https://johoestlandtblog.wordpress.com/

J’ai mangé
à mon déjeuner :
une gomme à effacer
un setier de grains de beauté
des graines de santé
en purée
la langue du chat
deux monstres  en  chocolat
la queue d’un rat
salé du sel du sablier
des cheveux d’ange
et une orange.

Lise Deharme

Ce que dit le cochon

Pour parler, dit le cochon,
ce que j’aime c’est les mots porqs :
glaviot grumeau gueule grommelle
Chafouin pacha épluchure
Mâchon moche miches chameau
Empoté chouxgras polisson.
J’aime les mots gras et porcins :
jujube pechblende pépère
compost lardon chouraver
bouillaque tambouille couenne
navet vase chose choucroute.
Je n’aime pas trop potiron
et pas du tout arc-en-ciel.
Ces bons mots je me les fourre sous le groin
Et ça fait un poëme de porcq

Jacques Roubaud


J’aime les mots
je les ai toujours aimés
je les caresse je les goûte je les avale
ils me provoquent
ils me calment ils m’embrasent
ils me font vivre
les mots me portent
mots-amulettes
mots-talismans
écoutez comme ils vivent dans la voix
comme ils bourdonnent en nous
comme ils feulent
les mots sont des tigres d’amour

Zéno Bianu

Pieds   de   poules

Puis le soir, quand elles ont bien gratté les quatre coins de leur ville et qu’elles ont laissé sur la fine boue des   allées et du purin les traces de leurs pas, on dirait que la ferme a enfilé un pantalon pied-de-poule.
 Si on mettait le monde à l’envers, ça ferait des petites étoiles sur un tissu bleu nuit  .

David Dumortier

Mes intentions

je veux voir le vaste monde même si gris
même sans rien qui affleure
j’ai quatre heures
quatre cinq heures devant moi
une vitre de voiture un ciel bas et la route
chaque homme chaque femme je ne les connais pas
chaque pierre chaque ombre qui la suit
je ne les touche pas
mais je voudrais creuser la roche
m’y replier
caverne
disposer les pavés devant ce lit de brute
je voudrais longer les jardin
insecte
serpent comme brindille offerte
brindille comme cil sur la joue
que l’on chasse d’un doigt
d’un vœu
et le rideau à la fenêtre qui claque au vent
qui joue qui mord je veux
m’y retrouver tout contre
chat qui suppose
enfant qui dort
connaître chaque mètre du monde
même sous un ciel si bas
même si près de la route

Anne Savelli

https://annesavelli.fr/

à suivre ………………………………. !